La zone du dehors - Alain Damasio

Publié le par MelusineMelazone

 

Résumé :

2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez vous êtes gérés ! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. A la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement.

Au cœur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le dehors est leur pays, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution - et même au-delà, jusqu'à construire cette vie de partage, rouge, que personne ne pourra plus leur délaver.

Premier roman aujourd'hui réécrit, de l'auteur de la Horde du Contrevent (Grand prix de l'imaginaire 2006), la Zone du dehors est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Vous pouvez toujours baisser la tête et les paupières. Et reposer ce pavé. Ce n'est que de la science-fiction. La demande sécuritaire, les manipulations soft, la gestion de nos corps, le temps de cerveau disponible, les citoyens traçables, géolocalisés par leur portable, ce ne sont pas nos enjeux, ici, chaque jour. Ce n'est pas ce que nous vivons. Aucun intérêt. D'ailleurs il n'y a pas de caméras dans nos villes.

Depuis que j'ai lu ce livre, j'y pense tous les jours, je ne vois plus le monde qui m'entoure de la même façon, je le décrypte avec un œil neuf, différent. Comment ne pas faire le parallèle avec la société que nous prépare Sarkozy et qui insidieusement se construit, grandit, s'infiltre sans que l'on s'en aperçoive. Je me sens une âme de voltée. Des phrases qui parlent au corps plus qu'au cœur, aux tripes plus qu'à l'encéphale.

Morceaux choisis :


Se libérer, ne croyez surtout pas que c’est être soi-même. C’est s’inventer comme autre que soi. Autres forces : flux, fluides, flammes. Autres formes : métamorphoses. Déchirez la gangue qui scande “vous êtes ceci”, “vous êtes cela”, “vous êtes...”. Ne soyez rien : devenez sans cesse.
L’intériorité est un piège. L’individu ? une camisole. Soyez toujours pour vous-même votre dehors. Le dehors de toute chose.”

La guerre en vous, contre Paul Constant !  Face à lui sindiquez vos vicères ! Fédérez vos tripes ! Reprenez-vous en main, déconnectez, reconnectez, créez des réseaux imprévisibles, faites des cocktails siropo-whisky. Enivrez-vous ! On vous a appris à faire fonctionner vos organes d'une certaine façon : défaites cette putain de structure ! Embranchez autrement ! Tracez des diagonales d'organes sains ou, au sein des organes, faites jouez le concerto de vos désirs contre la fanfare boum-boum des frayages routiniers. Coupez, court-circuitez ! Foutez de la série avec du parallèle et du parallèle avec de la série ! Que toute la merde tassée là-dedans sorte ! Dégagez, éjaculez de la norme, chiez de l'eau partout, tirez la chasse, recrachez, n'avalez pas ! Suez, faites sortir les porcs de chez vous ! Suintez, bordel !

La rage a un coût : le courage.

Un peu de nerf, un peu de nerf, technocurés et technocons, vous nagez dans le futur.

Le site (en construction) :  http://www.lavolte.net/lazonedudehors/

Publié dans Livres

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